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    Qu'est-ce que la NFAC, qui a défilé le 4 juillet à Stone Mountain, aux Etats-Unis ?

    Par Anaïs Condomines
    Des membres du NFAC manifestent à à Stone Moutain, Géorgie.
    Des membres du NFAC manifestent à à Stone Moutain, Géorgie. capture d'écran 11alive.com

    La NFAC, pour Not Fucking Around Coalition, se décrit comme une milice noire. Ses membres armés ont défilé de manière pacifique, le 4 juillet, sur un lieu de rassemblement de suprémacistes blancs.

    Question posée par Paul le 05/07/2020

    Bonjour, 

    Vous nous interrogez sur les événements qui se sont produits le 4 juillet dernier, jour de l’Indépendance aux Etats-Unis, dans la ville de Stone Moutain en Géorgie, près d’Atlanta.

    De nombreuses images et vidéos virales, publiées sur les réseaux sociaux, montrent plusieurs centaines de personnes afro-américaines, hommes et femmes, défiler dans ce parc national qui abrite la sculpture des leaders des Etats confédérés d’Amérique, Thomas Jackson, Robert Lee et Jefferson Davis.

    Les manifestants sont vêtus de noir, portent un masque ou un foulard sur le visage et sont armés. Certains d’entre eux manient des armes de guerre et arborent des munitions en bandoulière.

    Not fucking around coalition

    Une vidéo plus longue, diffusée sur YouTube, montre l’intégralité de l’action. Elle permet d’en savoir davantage sur cette organisation, qui se présente comme la NFAC, pour «Not Fucking Around Coalition». En amont de la marche, les participants se réunissent sur un parking. Un homme, armé lui aussi, monte sur une table et exhorte chacun et chacune à se placer en formation militaire, immobile, en silence, l’arme pointée vers le sol. «Nous sommes une milice noire», définit-il lui-même.

    Plus tard, au cours de la marche, ce même homme s’agenouille et s’exprime dans un mégaphone. Il demande alors aux suprémacistes blancs de venir les confronter. «Je ne vois pas de milice blanche, on est là. Vous êtes où ? On est chez vous», dit-il, avant de se relever.

    Ce lieu de rassemblement n’est pas un hasard. A l’heure où les activistes du mouvement Black Lives Matter déboulonnent des statues à la gloire de personnages esclavagistes aux Etats-Unis et dans de nombreux autres pays, ces manifestants réclament eux aussi la destruction de cette sculpture gigantesque gravée dans la roche ainsi qu’une réparation pour les siècles d’esclavage subis par les personnes noires.

    Stone Moutain est par ailleurs un lieu hautement symbolique : ce parc fut en effet à diverses occasions un espace de rassemblement du Klu Klux Klan.

    Artiste, activiste, ancien militaire

    L’homme à la tête de cette marche se fait appeler Grandmaster Jay. Très présent sur les réseaux sociaux, il regroupe sur Instagram une communauté de 73 600 followers et se présente comme le créateur du NFAC. Sur Facebook, dès le 28 juin, il lançait un appel à un rassemblement armé mais pacifique, à Stone Moutain ainsi qu’à Phoenix, dans l’Arizona, à la même heure.

    Personnage aux multiples casquettes, Grandmaster Jay, de son vrai nom John Fitzgerald Johnson, est un ancien militaire, artiste de hip-hop et activiste contre le racisme et la violence policière. En 2016, il s’est porté candidat à l’élection présidentielle américaine. Son fil Instagram montre également qu’en décembre 2018, il affichait son soutien aux Gilets jaunes, arguant : «La vraie liberté est contagieuse.»

    Interviewé peu après la manifestation, il semble revendiquer des positions séparatistes. Grandmaster Jay demande que les Etats-Unis donnent à tous les descendants d’esclaves africains américains un morceau de terre. «Qu’ils nous laissent faire notre truc dans notre coin» – «our own thing», dit-il – «qu’ils n’essaient pas de nous arrêter ou bien on ira ailleurs, créer notre propre nation.» Discret sur la date de création précise de la NFAC, il précise toutefois que le mouvement réunit de nombreux anciens militaires, disciplinés, rompus au maniement des armes. «On ne veut plus discuter, on ne veut plus négocier. On n’est pas là pour chanter des chansons, on n’apporte pas des pancartes dans des manifestations armées.» Il décrit le NFAC comme «an eye for an eye organization», c’est-à-dire une organisation qui rend coups pour coups. «Quand ils décideront de faire les choses bien, nous ferons les choses bien», a encore déclaré l’activiste.

    La manifestation s’est déroulée dans le calme. Selon des propos cités par l’agence Reuters, un responsable de l’association du monument de Stone Moutain a indiqué à une chaîne de télévision locale: «C’est un parc public, il y a des manifestations des deux côtés de cette question, de temps à autre. Nous respectons le premier amendement [relatif à la liberté d’expression, ndlr]. Nous comprenons que cette question soit sensible, ici au parc… Donc nous les respectons et les autorisons à entrer tant que c’est pacifique, et c’était le cas.»

    Cordialement

    Anaïs Condomines

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