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Appel

Après la mort d’Alexeï Navalny, 43 pays demandent une enquête internationale indépendante pour en déterminer les circonstances

La quarantaine de pays, dont les membres de l’Union européenne, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, exhorte également la Russie à libérer les prisonniers politiques, les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et les opposants à la guerre en Ukraine.
par LIBERATION et AFP
publié le 4 mars 2024 à 21h32
(mis à jour le 4 mars 2024 à 21h32)

Une quarantaine de pays exhortent la Russie à la transparence. Les membres de l’Union européenne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou encore le Canada ont lancé ce lundi 4 mars un appel commun à une enquête internationale sur la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny dont ils imputent la responsabilité ultime au président Vladimir Poutine. «Nous sommes indignés par la mort de l’homme politique d’opposition Alexeï Navalny, dont la responsabilité ultime incombe au président [russe Vladimir] Poutine et aux autorités russes», a martelé l’ambassadrice de l’UE Lotte Knudsen devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, s’exprimant au nom des 43 pays.

Féroce critique de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny est mort le 16 février dans des circonstances obscures dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme», et a été inhumé vendredi 1er mars à Moscou. Sa mort a soulevé une vague de condamnations en Occident. «La Russie doit autoriser une enquête internationale indépendante et transparente sur les circonstances de cette mort soudaine», estiment les 43 Etats, assurant dans un communiqué que ce décès constituait un «nouveau signe de la répression croissante et systématique en Russie».

«Les dirigeants politiques et les autorités russes doivent être tenus pour responsables»

Ces pays exhortent plus généralement la Russie à libérer les prisonniers politiques, les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et les opposants à la guerre en Ukraine : «Nous appelons la Fédération de Russie à mettre un terme à ce climat d’impunité et à créer un environnement sans danger pour l’opposition politique et les voix critiques.» Ils ont également demandé à la Russie d’«abolir sa législation oppressive» et de «mettre fin au mauvais usage politique de la justice». «Les dirigeants politiques et les autorités russes doivent être tenus pour responsables», a poursuivi Lotte Knudsen, pour qui «le courage, le sacrifice et l’engagement inébranlable de Navalny en faveur de la justice, de la liberté et de la démocratie ne seront jamais oubliés».

À l’approche de l’élection présidentielle ce mois-ci en Russie, à laquelle plusieurs candidats ont été empêchés de se présenter en raison d’irrégularités administratives présumées, les autorités russes ont encore intensifié la répression des voix dissidentes. «Depuis le début de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, des milliers d’hommes politiques, de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme, d’avocats et de personnes qui ont simplement exprimé leur opinion sur les réseaux sociaux ont fait l’objet de poursuites administratives et pénales et cette tendance semble s’être aggravée ces derniers mois», a commenté le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

Lui répondant, le représentant russe a accusé le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme de faire «des rapports antirusses» qui «reproduisent des inventions ukrainiennes et occidentales». «Les documents ouvertement faux qui visent notre pays ne manquent pas. Cela semble particulièrement cynique», a-t-il poursuivi, appelant Volker Türk et ses services à «commencer à donner une évaluation objective de la situation dans le monde».

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