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Police-Justice

Paris: ce que l'on sait de l'attaque qui a fait au moins un mort et deux blessés

Une attaque a fait un mort et deux blessés samedi 2 décembre au soir autour du quai de Grenelle dans le 16e arrondissement de Paris. L'assaillant a été interpellé.

Un touriste allemand est mort et deux personnes ont été blessées samedi soir à Paris, après une attaque au couteau et au marteau. L'assaillant supposé est un homme déjà connu des autorités françaises et fiché S.

· Un germano-philippin tué

Une personne est morte et deux autres ont été blessées dans une attaque survenue à Paris autour du quai de Grenelle, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans la soirée de samedi, indiquant que l'assaillant a été interpellé.

Selon Jean-François Ricard, procureur de la République antiterroriste, l'assaillant a attaqué un groupe de trois personnes d'origine philippine au niveau du quai de Grenelle, à l'entrée du pont de Bir Hakeim, vers 21h30. Une victime, en arrêt cardio-respiratoire, est morte. Il s'agit d'un homme de 23 ans possédant la double nationalité allemande et philippine.

Lors de son point presse dimanche soir, Jean-François Ricard a précisé que l'assaillant "a assené deux coups de marteau et quatre coups de couteau" à la victime décédée.

· Un touriste britannique et un Français blessés

"Voyant la scène un chaffeur de taxi criait à l'encontre de l'agresseur, ce dernier répliquait 'Allahou Akbar' avant de lever les bras au ciel et de prendre la fuite" en franchissant le pont Bir-Hakeim, poursuit le procureur antiterroriste.

De l'autre côté du pont, l'assaillant a rencontré une patrouille de police. Il a alors crié de nouveau 'Allahou Akbar', déclaré "être muni d'une ceinture d'explosive" avant de s'enfuir à nouveau.

En remontant l'avenue Kennedy "vers la Maison de la radio", il a frappé au niveau de la tête deux passants avec le même marteau.

D'après les informations de BFMTV, la première personne blessée est une personne née au Royaume-Uni et qui se trouvait en vacances en France. Elle a été blessée au niveau de l'œil droit.

L'autre blessé est un homme, Français, d'une soixantaine d'années selon Gérald Darmanin, qui se promenait dans le quartier avec sa femme et son enfant. Il a été blessé au niveau de la pommette gauche.

Les deux blessés sont "en bonne santé", a indiqué le ministre de la Santé Aurélien Rousseau sur France ce dimanche. Le procureur antiterroriste a précisé qu'ils étaient "rentrés à leur domicile".

· Interpellation au taser

L'assaillant a été interpellé dans un square avenue du Parc de Passy par les policiers qui le poursuivaient.

Pour l'arrêter, un agent a fait usage à deux reprises d'un pistolet à impulsion électrique, a précisé Jean-François Ricard.

Le suspect a aussitôt été placé en garde vue.

Le parcours de l'assaillant lors de l'attaque mortelle à Paris, le 2 décembre 2023
Le parcours de l'assaillant lors de l'attaque mortelle à Paris, le 2 décembre 2023 © BFMTV

· L'assaillant fiché S, déjà condamné, présentant des troubles psychiatriques

D'après les informations de BFMTV, l'assaillant est Armand R., un Français né en 1997 à Neuilly-sur-Seine et fiché S. Converti à l'islam en 2015, il "avait très rapidement versé dans l'idéologie jihadiste", consultant des "vidéos de propagande", a indiqué le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.

Il avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme, après un projet d'action violente à la Défense, en 2016. Il était sorti en 2020 de prison après quatre ans de détention.

Selon Gérald Darmanin, qui s'est exprimé après s'être rendu sur place, l'auteur des coups était connu de la DGSI pour islamisme radical et des "troubles psychiatriques importants".

Lors de sa conférence de presse, Jean-François Ricard, procureur de la République antiterroriste, a détaillé le lourd profil psychiatrique de l'assaillant. Il a rappelé qu'il avait été soumis à une "injonction de soins" après des troubles psychiatriques lors de son interpellation en 2020. Cette dernière était effective "jusqu'à la fin de la mise à l'épreuve, le 26 avril 2023".

Fin octobre 2023, la "mère de l'agresseur avait signalé son inquiétude quant au comportement de son fils". Mais "aucun élément n'avait permis de susciter de nouvelles poursuites pénales", a assuré le magistrat.

· Le parquet national antiterroriste se saisit des faits

L'homme interpellé a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête d'abord confiée à la brigade criminelle de Paris, sous la direction du parquet de Paris. Le parquet national antiterroriste a ensuite annoncé se saisir des faits. L'enquête a été ouverte pour "assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Parmi les éléments orientant les enquêteurs vers un acte terroriste, l'assaillant a revendiqué son acte dans une vidéo dans laquelle il prête allégeance au groupe État islamique, selon Jean-François Ricard.

"Cette vidéo était notamment mise en ligne sur son compte X (ex-Twitter)", ouvert début octobre et qui comportait "de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et plus généralement la Palestine", selon le magistrat.

L'assaillant aurait dit aux policiers l'ayant interpellé qu'il "ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine". Il aurait aussi déclaré qu'il "en voulait", sans préciser à qui, pour "ce qui se passait à Gaza" et que la France serait "complice de ce que faisait Israël" là-bas, a précisé Gérald Darmanin lors d'un point presse sur les lieux de l'agression, samedi soir.

Alexandra Gonzalez et Matthias Tesson avec François Blanchard