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Normandie: nuit de violences urbaines à Alençon, 24 véhicules incendiés

Plus tôt dans la journée de mardi, les policiers avaient interpellé un conducteur qui avait refusé d'obtempérer. Ce dernier s'était rebellé et avait incité à l'émeute dans le quartier. Le parquet a ouvert une enquête.

Le quartier de Perseigne à Alençon (Orne) a été le théâtre de violences urbaines et d’affrontements avec les forces de l’ordre dans la nuit de mardi à mercredi. Selon les informations recueillies par RMC auprès de sources policières, confirmant celles de Ouest-France, au moins 24 véhicules ont été incendiés.

Aucune interpellation

Le parquet d'Alençon a ouvert une enquête pour identifier les auteurs, a appris BFMTV. La police n'a procédé à aucune interpellation à ce stade, les émeutiers ayant pris la fuite.

Les incidents ont éclaté vers 23 heures. De multiples feux de voitures ont été volontairement allumés par des groupes de personnes aux visages dissimulés. Les policiers ont essuyé une quarantaine de tirs de mortier d’artifice qui n’ont pas fait de blessé. Les policiers seraient tombés dans un guet-apens, rapporte une source policière à BFMTV.

Dans le quartier, des conteneurs à poubelles ont été incendiés, des abribus ont été détruits et trois voitures ont été renversées.

Une cinquantaine d'émeutiers

Les fonctionnaires locaux, en sous-nombre face à la cinquantaine d’émeutiers armés notamment de barres de fer, ont dû faire appel à des renforts, y compris de la gendarmerie et de policiers du département voisin de la Sarthe. Le calme n’est revenu que vers 2 heures du matin.

Les policiers et gendarmes sont restés toute la nuit sur place pour sécuriser la zone. Les renforts, eux, resteront sur place les prochains jours.

Dans les heures qui ont précédé ces violences urbaines, les policiers avaient procédé à une arrestation dans le quartier. En milieu d’après-midi, un conducteur qui avait refusé d’obtempérer avait finalement été arrêté. Il transportait à ses côtés un homme sous le coup d’un mandat d’arrêt. Le chauffeur de la voiture s’était rebellé, avait menacé de mort les policiers et aurait incité à l’émeute les habitants du quartier, a appris RMC.

Manque de policiers

Selon le maire d'Alençon Joaquim Pueyo, dans la nuit de mardi à mercredi, des policiers extérieurs à Alençon ont dû intervenir en renfort. "Il n'y a pas assez de policiers la nuit" malgré les postes supplémentaires qui avaient été créés à Alençon à la suite des faits de fin octobre 2021, estime l'élu à l'AFP.

"À chaque fois, ça recommence. On doit se poser beaucoup de questions autour des sanctions. Est-ce que les sanctions sont suffisantes ?", s'interroge cet élu en retrait du PS notamment sur les questions de sécurité.

Ce n'est pas la première fois que le quartier de Perseigne est touché par ce type de violences urbaines. Fin octobre 2021, des faits similaires s'étaient produits où treize véhicules avaient été incendiés. Le quartier bénéficie d'un suivi spécifique de l'État depuis ces épisodes de violences urbaines.

Une "scène de guérilla urbaine"

Le syndicat Unsa-Police a évoqué dans un communiqué "une véritable scène de guérilla urbaine" dans laquelle "les fonctionnaires locaux ont fait face à une cinquantaine d'émeutiers armés avec des barres de fer". Selon le syndicat de policiers Alliance 61, "soixante mortiers ont été tirés en direction des forces de l'ordre".

"Ces violences font suite à une interpellation et placement en garde à vue pour refus d'obtempérer", selon un communiqué du syndicat. Interrogé sur ce point, le parquet n'a pas donné suite.

Alliance dénonce un "manque cruel d'effectif alors qu'on parle de supprimer la brigade anticriminalité du commissariat de police d'Alençon par manque de policiers". Le syndicat demande "un renfort immédiat d'effectifs" dans le département.

Votre nouvelle chaîne BFM Normandie se lance ce mercredi 28 septembre pour y découvrir toute l’actualité de la région.

Guillaume Biet et Mélanie Vecchio avec AFP