Prostitution : malgré l'interdiction, les travailleuses du sexe n'ont d'autre choix que de travailler

Prostitution : malgré l’interdiction, les travailleuses du sexe n’ont d’autre choix que de travailler
Prostitution : malgré l’interdiction, les travailleuses du sexe n’ont d’autre choix que de travailler - © Tous droits réservés

Comme lors du premier confinement, la prostitution est interdite depuis le début du deuxième confinement. Bien que non reconnue, la profession de travailleuse du sexe est assimilée aux métiers de contact. Et pourtant, à Bruxelles, de nombreuses travailleuses du sexe continuent de travailler. Pas d’autres choix. C’est bien souvent leur unique source de revenu.

Depuis le début du deuxième confinement, ce gérant d’un snack, à deux pas du théâtre flamand dans le centre-ville, n’a vu aucune différence. Les prostituées sont toujours bien présentes. "Il y en a plein. La journée, le soir, la nuit. Elles n’ont pas quitté le quartier."

C’est comme pour tous les autres métiers précaires elles n’ont pas d’autres choix

Sur le trottoir ici dans le quartier Alhambra, sur le pas des portes des carrées fermées dans le quartier Nord. Les travailleuses du sexe continuent à chercher des clients malgré l’interdiction. "C’est comme pour tous les autres métiers précaires elles n’ont pas d’autres choix explique Marie, la porte-parole du collectif Utsopi (Union des Travailleur. se.s du Sexe Organisé.e.s pour l’Indépendance). "Elles ne sont pas déclarées, elles n’ont bien souvent pas de papiers, les loyers, les taxes, les charges continuent à courir. Elles n’ont droit à aucune aide la plupart du temps. Donc voilà, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Ce n’est pas parce qu’elles sont idiotes ou qu’elles sont bêtes. Elles ont peur de la maladie comme tout le monde. Mais elles n’ont pas le choix ".

Plus de marge de manœuvre contrairement au premier confinement

Et plus aucune marge de manœuvre contrairement au premier confinement. "Par rapport au mois de mars, la situation est totalement différente" détaille Fabian Drianne, de l’association Espace P. " Elles n’ont plus les économies qu’elles avaient à l’époque et qui leur a permis de tenir le coup un certain temps en honorant les factures et les loyers. " Ici, elles ont recommencé leur activité avec pas mal d’arriérés et de dettes. Malheureusement, la reprise n’a pas été aussi intensive que ce qu’elles auraient pu escompter en termes de rentrées financières. Et quand il y a eu ce deuxième confinement, elles n’avaient absolument plus rien de côté pour subvenir à leurs besoins. Et donc dans la situation actuelle, celles qui n’ont pas accès à une aide sociale, n’ont d’autre solution que de continuer à travailler. Evidemment avec les risques que cela comporte en termes de santé".

Voilà pourquoi les associations réclament en chœur un soutien financier pour ce secteur qui, disent-elles, est l’éternel oublié des autorités.

Covid-19 : la ville de Bruxelles interdit la prostitution de rue (JT du 29/09/2020)

Newsletter info

Recevez chaque matin l’essentiel de l'actualité.

OK