Montélimar. Trois sœurs, âgées de 12 à 19 ans, fauchées en pleine nuit sur l'A7

  • Les proches des trois victimes sont arrivés dans la journée à la gendarmerie  .
    Les proches des trois victimes sont arrivés dans la journée à la gendarmerie . Photo AFP.
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La Dépêche du Midi

VIDÉO- Inexplicable et dramatique. Trois jeunes filles sont mortes dans la nuit de vendredi à samedi, fauchées par plusieurs véhicules sur l'A7 alors qu'elles circulaient à pied sur la bande d'arrêt d'urgence. L'accident s'est produit à hauteur de Saint-Paul-Trois-Chateau, non loin de Montélimar, dans le sens nord-sud, en direction de Marseille. Les adolescentes seraient trois sœurs âgées de 12, 13 et 19 ans.

Le procureur de la République de Valence s'interroge sur les raisons et les circonstances de leur présence à pied sur l'autoroute. « On se demande comment elles ont pu entrer sur l'autoroute, car le point d'entrée le plus proche est à 17 km. » Les parents, qui appartiennent à la communauté des gens du voyage sédentarisés à Marseille, ont pu être localisés grâce à un téléphone portable découvert sur les lieux du drame.

Un patrouilleur de la société d'autoroute s'est arrêté à hauteur des filles avant l'accident. Il leur a donné les consignes de sécurité, en leur demandant de se mettre derrière la glissière. Il a ensuite déclenché une alerte signalant sur les panneaux de circulation la présence de piétons.

Selon un responsable de la gendarmerie, « les filles, pour une raison indéterminée, ont traversé devant un poids lourd qui circulait sur la voie de droite. La voiture sur la voie centrale n'a pas pu les voir et les a fauchées. »

Les pompiers ont été alertés, peu avant minuit, par des automobilistes ayant renversé les victimes. Il est d'ores et déjà établi qu'aucun des conducteurs les ayant percutées ne présentait de taux d'alcoolémie positifs.


Un patrouilleur d'autoroute n'a pas le droit de prendre en charge un piéton

Salarié d'une société d'autoroute, un patrouilleur n'a pas le droit de prendre un piéton dans son véhicule, mais peut seulement prévenir la gendarmerie et signaler les consignes de sécurité, comme vient de le rappeler le drame survenu dans la Drôme sur l'autoroute A7.

Dans la nuit de vendredi à samedi, trois jeunes filles, des soeurs de Marseille selon les premiers éléments de l'enquête, y sont mortes fauchées. Un patrouilleur de la société d'autoroute leur avait parlé peu avant, leur demandant de se mettre derrière la glissière de sécurité pour attendre les gendarmes. Selon la gendarmerie, il a "fait correctement son travail".

Car, rappelle un responsable d'une société d'autoroute, un patrouilleur n'est "pas habilité à accueillir des personnes dans son fourgon". Dans une telle situation, la procédure à suivre est de rappeler les consignes de sécurité -se placer derrière la glissière de sécurité et porter un gilet jaune-, alerter la gendarmerie et envoyer des alertes à la radio et sur les panneaux lumineux à messages variables (PMV), selon la même source.

En l'occurence, c'est ce que le patrouilleur a fait en déclenchant "une alerte qui a permis d'indiquer +attention piéton+" sur les panneaux de l'autoroute, selon la gendarmerie. "Nous n'avons aucun moyen de coercition. En cas de problème, notre seul recours est de prévenir notre PC", confie un patrouilleur, sous couvert de l'anonymat.

"C'est à la gendarmerie de prendre les usagers en charge. Nous, on ne peut pas, c'est pas notre job. Quand on le fait, on a des avertissements ou des remontrances", confirme Pascal Grappin, délégué syndical SUD aux Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR). Selon M. Grappin, le patrouilleur de l'A7 "a bien réagi". En effet, "si les PMV étaient allumés, ça veut dire qu'automatiquement, la gendarmerie était prévenue", souligne-t-il.