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Weinstein et Netflix : les fantômes de Cannes

Changement d'ère dans l'industrie cinématographique. Après la chute de la maison Weinstein, une révolution se dessine sur Sunset Boulevard. Qui va prendre la relève de l'ex-roi des Oscars sur le créneau vital des films d'auteur ? Netflix est-il le meilleur ennemi ou la dernière chance d'Hollywood ? Les bruits de L.A. seront aux centre des conversations cannoises.

Weinstein et Netflix : les fantômes de Cannes
(La chute de Weinstein constitue pour le cinéma « un tournant décisif » ©AFP PHOTO / ALBERTO PIZZOLI)

Par Pierre de Gasquet

Publié le 7 mai 2018 à 12:59Mis à jour le 18 mai 2018 à 11:52

Doré de la tête aux pieds, son peignoir largement échancré sur son poitrail nu, le butor ventru a le menton pointé de ceux qui ne souffrent pas la contradiction. Une statuette au poing, tel un trophée phallique émergeant des plis de son vêtement, l'ex-roi des Oscars est vautré sur un canapé capitonné étincelant. Ironiquement intitulée Casting Couch (« promotion canapé ») par l'artiste urbain Plastic Jesus, cette statue grandeur nature d'un Harvey Weinstein triomphant avait été furtivement installée sur le Walk of Fame, à l'angle d'Hollywood Boulevard et de La Brea Avenue, à la veille des Oscars. « Représentation visuelle des pratiques et méthodes utilisées à Hollywood », selon les mots de son auteur, elle a été rapidement retirée : trop criarde, trop éloquente, trop explicite…

Harvey Weinstein, le roi déchu du cinéma « indépendant », tombé en octobre dernier pour cause d'agressions sexuelles sur une centaine de femmes, ne sera évidemment pas de la fête cette année à Cannes, dont il fut longtemps le roi, recevant dans son palais féerique du Cap-Eden-Roc. Autre absence remarquée au premier festival cinématographique depuis ce scandale au retentissement mondial : celle de Netflix. Devant le refus du Festival d'accepter en compétition des films qui ne sortiront pas en salles, au nom de la fameuse « chronologie des médias » française, la plate-forme américaine a décidé de boycotter la grand-messe annuelle. Son directeur des contenus, Ted Sarandos, exclut catégoriquement de projeter ses oeuvres hors compétition - ainsi que l'avait proposé Thierry Frémaux, le patron du Festival -, car il le ressent comme « un manque de respect » pour ses auteurs. On ne découvrira donc pas « The Other Side of the Wind », le film qu'Orson Welles a laissé inachevé en 1976 et que la plate-forme américaine a restauré. « 'De l'autre côté du vent' est un dommage collatéral du combat entre Cannes et Netflix », déplore Frank Marshall, le producteur du film. Frédéric Boyer, directeur artistique du festival de Tribeca, à New York, où Netflix a pu présenter quatre films en compétition, y voit le symbole d'un glissement tectonique : « L'effondrement d'un vieux monde lié à l'émergence d'un nouveau système ».

Time's Up plus profond que MeToo

De fait, un vent de renouveau souffle sur la fabrique à rêves. Après la chute d'Harvey Weinstein, tout a changé et rien ne sera plus comme avant, jurent celles et ceux qui ont rompu l'omerta. Hautement revendiqué par les mouvements Women in Film, Women Make Movies ou Chicken and Egg Pictures, le climat de « grand nettoyage » est ardemment défendu par les cinéastes Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty, Detroit…), Jane Campion ou Vivian Norris. Toutes revendiquent un rôle croissant dans la refonte d'une industrie où les femmes ne représentent encore que 4% des directors. Vétéran du magazine Variety, le journaliste et scénariste Steven Gaydos estime que la chute de Weinstein constitue pour le cinéma « un tournant décisif, le plus important depuis le mouvement afro-américain des droits civiques à la fin des années 50 ».

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Le vice-président de la bible du show-business à Hollywood rappelle que « cela faisait vingt ans que l'on se lamentait sur le manque d'opportunités pour les femmes dans cette industrie. Le mouvement Time's Up ('C'est fini') [soutenu par Cate Blanchett, Emma Stone et quelque 300 actrices, NDLR], a eu moins de publicité que MeToo. Mais c'est un vrai mouvement social ». Parallèlement aux changements de mentalité, les logiques économiques aussi sont bousculées. Il y a ainsi des déménagements symboliques : Netflix a quitté Beverly Hills en février pour s'installer sur Sunset Boulevard, dans un nouveau siège rutilant de quatorze étages, qui domine les studios historiques des frères Warner. Le nouveau géant du divertissement pourrait bien profiter du vide laissé par la chute des Weinstein, longtemps partenaires cruciaux du cinéma d'auteur.

La Weinsteinization des indépendants

Après la vente de leur société historique, Miramax, à Disney en 1993, les deux frères Bob et Harvey sont restés aux manettes pendant douze ans avant de recréer leur propre société, The Weinstein Company, en 2005. De quoi continuer à régner sur le secteur des indépendants, même si leurs plus grands succès (Pulp Fiction, La Leçon de Piano… deux Palmes d'or à Cannes) datent de Miramax. À l'époque, on parle déjà de « Miramaxization des indépendants », tant la société domine le secteur. Véritable machine à Oscars, la Weinstein Company aura continué à jouer un rôle pivot entre l'Europe et Hollywood en ouvrant les portes du marché américain aux « meilleurs » films européens, comme l'illustre le fantastique succès de The Artist. Le film de Michel Hazanavicius, très bien accueilli à Cannes en 2011, avait été acheté par les Weinstein pour le distribuer aux Etats-Unis : il décrochera cinq Oscars, dont celui du meilleur film. « Le plus grand défenseur du cinéma français, c'était lui : il harcelait le collège des votants aux Golden Globes », se souvient une productrice à Los Angeles. Le système Weinstein était bien rodé : repérer les talents à Cannes pour les aider à concourir aux Oscars et les distribuer ensuite dans le monde entier. La fin justifiait tous les moyens. La Weinsteinization des indépendants est désormais révolue.

Un faiseur de rois sur le déclin

« C'était un type d'une brutalité inouïe : du genre, si tu ne montes pas ton film comme je te dis, il reste sur les étagères. Il avait une mentalité de dictateur », dit aujourd'hui Gilles Jacob, président du Festival jusqu'en 2014. Harvey Weinstein a tordu le bras à des dizaines de réalisateurs en leur imposant des coupes ou un montage qu'ils n'approuvaient pas - on le surnommait « Harvey scissorhands » (« Harvey aux mains d'argent », en référence au film de Tim Burton). Il ne lésinait pas sur les moyens : « Il a utilisé les Oscars à coup de campagnes publicitaires de dizaines de millions de dollars en devenant le faiseur de rois pendant quinze à vingt ans, ajoute Gilles Jacob. Mais ces dernières années il avait moins de flair : cela marchait moins bien, c'est une des raisons pour lesquelles tout le monde l'a laissé tomber. » « C'était un monstre », lâche avec moins de nuance Jeffrey Katzenberg, l'ancien patron de Dreamworks, qui a longtemps ferraillé sur le terrain des Oscars avec Weinstein, et co-organisateur avec Netflix des soirées des Golden Globes au Château Marmont, le palace kitsch cher à James Dean et à Greta Garbo où Sofia Coppola a tourné son Somewhere.

Il n'en reste pas moins que de nombreux cinéastes parmi les plus créatifs des vingt dernières années - comme Quentin Tarantino - lui doivent beaucoup. « Il s'est servi de Cannes. Son habileté suprême : prendre les meilleurs films du Festival pour faire de nouveaux films avec les mêmes metteurs en scène », poursuit Gilles Jacob. On ne peut lui nier un flair exceptionnel ni une forte exigence sur le fond - même quand Weinstein n'achetait pas in fine un film, le simple fait qu'il s'y soit intéressé créait une effervescence autour de l'oeuvre. « Un gros gâchis. Par-delà l'affaire, c'est la mort d'une société qui avait donné de l'ambition au cinéma indépendant », a tweeté Vincent Maraval, le patron de Wild Bunch - le distributeur de The Artist -, le 26 février, jour de la faillite de la Weinstein Company. « La disparition de la société n'est pas une bonne nouvelle pour le cinéma d'auteur », opine Charles Gillibert, le producteur de Kings, le dernier film de Deniz Gamze Ergüven, réalisatrice franco-turque de Mustang, le film qui avait fait très forte impression à la Quinzaine des réalisateurs en 2015.

« C'est devenu un métier très difficile »

À Los Angeles, on reconnaît toujours à Weinstein d'avoir été le pilier d'un cinéma « ambitieux », non formaté par les studios. « À lui seul, Weinstein incarnait les films indépendants, reconnaît Kim Masters, une des meilleures journalistes d'investigation du Hollywood Reporter. Sans lui, les Soderbergh, Tarantino, Paul Thomas Anderson, James Gray et une bonne partie du cinéma anglais n'auraient pas existé. » Six mois après l'éclatement du scandale, les palmes pleuvent encore devant le siège de la Weinstein Company, un gros immeuble aux vitres fumées au 9 100 Wilshire Boulevard, à Beverly Hills. Mais ce sont des palmes brunes, racornies, brûlées par le soleil, qui tombent des longs palmiers sous l'effet d'un puissant vent de printemps… Les salariés croient encore à une forme de résurrection (voir encadré p. 25). Mais à la vérité, qui va pouvoir reprendre le flambeau ? « Personne. Après un Jack Warner, on ne retrouve pas un Jack Warner », soupire un des rares défenseurs de Harvey Weinstein. La question de son héritage dépasse largement l'avenir de sa société ; elle porte sur la survie des « indies », comme on appelle les producteurs indépendants ( c'est-à-dire hors du système des studios).

Le scénariste Steven Gaydos fait partie des pessimistes : « L'âge d'or du cinéma indépendant est révolu depuis longtemps. Les frères Weinstein ont englouti près de 7,5 milliards de dollars en dix ans, sous le règne de Disney qui a fait un chèque de 750 millions de dollars par an à Miramax, sans véritable retour sur investissement (hors catalogue), avant de se lasser. À partir de 2005, The Weinstein Company a encore dilapidé 1,4 milliard de dollars reçus de Goldman Sachs en quelques années. Au total, les frères Weinstein sont devenus très riches, mais pas leurs investisseurs. Cela montre que la scène du cinéma indépendant était une sorte de bulle créée artificiellement par Weinstein et il est tombé quand elle a explosé. » Pour lui, malgré quelques récents succès d'estime (Lady Bird ou Three Billboards), le secteur indépendant est désormais fragile : « C'est devenu un métier très difficile. Dans les années 90, on pouvait encore faire un film à petit budget et toucher le jackpot. Le modèle de Netflix, aujourd'hui, est de financer des films à budgets réduits et d'en détenir les droits pour toujours. »

Qui a peur de Netflix ?

Malgré son énorme capacité de financement - elle vient d'annoncer 8 milliards de dollars d'investissements dans 700 séries ou films (dont 50% de produits originaux) pour 2018 -, la plate-forme de Reed Hastings est regardée avec prudence par les professionnels. « Netflix fait peur : ils ont un argent illimité et ils peuvent dire merde à n'importe qui », soupire carrément un producteur indépendant qui préfère rester anonyme. Fort de sa double casquette de l'American Film Market (AFM) et de l'Independent Film and Television Association (IFTA) - l'association internationale de producteurs qui compte Gaumont, Pathé ou Studio Canal parmi ses membres -, Jonathan Wolf précise les craintes du milieu : « Aux Etats-Unis, les budgets deviennent de plus en plus gros, ou plus petits. Depuis cinq ans, sous la pression de Netflix, les budgets moyens tendent à disparaître. Netflix n'est pas vraiment une chance pour le secteur des indépendants. Car il les traite comme des employés. On revient un peu au système des studios des années 30 où on n'offrait aux auteurs aucune participation au succès du film. On perd la culture des entrepreneurs. » À ses yeux, la force de frappe de Netflix représente « une réduction des choix. Penser que l'on va se sauver grâce à Netflix, c'est se jeter dans la gueule du lion. Un jour, on se retrouve sans tête ».

Plus réaliste ou… plus diplomate, Peter Kujawski, le patron de Focus (filiale d'Universal spécialisée dans les films d'auteur), se montre beaucoup moins alarmiste. « Le secteur des indies est plutôt vivace avec l'émergence de nouveaux acteurs tels qu'Annapurna Pictures, A24 ou Entertainment Studios », estime celui qui sera présent à Cannes cette année avec le dernier film de Spike Lee et le documentaire de Wim Wenders sur le pape. Loin de diaboliser Netflix, il voit plutôt en lui « un acheteur supplémentaire qui va créer plus de compétition et va aider l'ensemble de l'écosystème ». « Il ne faut pas avoir peur de Netflix. C'est de l'investissement orienté vers des auteurs de qualité », confirme Charles Gillibert. Tout juste le nouveau géant des contenus va-t-il devoir composer avec les indies, s'il veut éviter les crispations comme en France. « Il y a une manière traditionnelle de faire du business à Hollywood et Netflix va devoir apprendre à gérer ses relations avec les talents, assène ainsi Kim Masters. Sinon, les talents vont commencer à hésiter à s'embarquer avec eux. » Certains cinéastes auraient commencé à comprendre qu'avec la plate-forme ils ne vont pas obtenir une campagne de marketing décente et qu'ils ne sauront jamais quels sont les résultats de leurs films.

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La fusion Fox-Disney

S'il occupe aujourd'hui une position hégémonique, il n'est pas dit que Netflix ne devra pas composer très vite avec de nouveaux concurrents, au premier rang desquels le géant Disney-Fox en cours de consolidation. « Aujourd'hui, il n'y a que deux studios qui produisent des films 'indépendants' : Fox Searchlight et Focus (filiale d'Universal, NDLR), explique Kim Masters. L'espoir, c'est que Disney va lancer un service de streaming qui diffusera ce genre de films. Ce serait très mal vu ici qu'ils détruisent Fox Searchlight. » Déjà actionnaire de la plate-forme Hulu, aux côtés de Fox et NBCUniversal, Disney n'a pas caché son intention de retirer ses films de Netflix pour lancer la sienne fin 2019.

Il faudra aussi compter avec Amazon. Car, même si le groupe de Jeff Bezos n'a pas eu jusqu'à présent la même capacité d'attraction des talents que Netflix dans le cinéma, il construit ses nouveaux studios à Culver City, à Los Angeles, et prépare son offensive. Apple a également décidé de consacrer 1 milliard de dollars à des « contenus originaux ». « Jusqu'ici, Netflix signe de gros chèques pour attirer les meilleurs talents à la Will Smith ou Martin Scorsese. Mais il va devoir être prudent s'il veut dicter l'attitude des nouveaux acteurs pour les cinq ans à venir. Amazon se comporte plus comme un studio normal en acceptant de distribuer les films en salles », note Jeff Small, le bras droit de Steven Spielberg chez Amblin Partners.

La nouvelle génération de productrices réussira-t-elle à prendre la relève du système Weinstein sans passer par les fourches caudines de Netflix ? À la tête de la nouvelle vague prête à reprendre le flambeau de la défense du cinéma d'auteur : Megan Ellison (la fille du fondateur d'Oracle et fondatrice d'Annapurna), Gigi Pritzker (fille du magnat de l'immobilier), Kathleen Kennedy (proche de George Lucas), ou encore Shonda Rimes, la créatrice de « Grey's Anatomy », qui a conclu un contrat d'exclusivité avec… Netflix. Sans oublier Christine Vachon (Killer Films), la « reine mère du cinéma indépendant » à New York. Mais il y a aussi A24 (producteur de Lady Bird de Greta Gerwig), Neon, ou Plan B (la société de Brad Pitt et Jeremy Kleiner)…

La fin des salles de cinéma ?

Et l'avenir des salles dans tout cela ? Visage grave et impassible à la Humphrey Bogart, voix tranchante, Schuyler Moore du cabinet Greenberg Glusker, dit « Sky », un des avocats les plus respectés d'Hollywood, pense qu'elle va disparaître. Depuis son grand bureau vitré sur l'Avenue of Stars, avec vue unique sur Santa Monica, celui qui a négocié un accord entre Netflix et le groupe mexicain Fabrica de Cine sur le prochain film de Martin Scorsese, « The Irishman », est formel : « Ma prévision est que les circuits de cinéma traditionnels vont disparaître en trois ans. Les seules salles qui vont survivre sont celles équipées en 3D ou 4D. Dans l'intervalle, le monde du cinéma sera entièrement numérisé : Netflix, Amazon, Hulu… vont remplacer les salles, affirme l'avocat. Tout le financement d'Hollywood va venir des géants du numérique : j'appelle ça les 'digital dollars'. La prochaine vague sera la réalité virtuelle dans trois ans. Ca va être énorme. Les studios deviennent douloureusement conscients de cette évolution. » Si ce scénario se réalise - alors que la 3D ne marche pas très bien en Europe auprès des familles -, « les studios qui contrôlaient la distribution deviendront, à l'exception de Disney, des producteurs au service des géants du numérique ». Et de lancer pour conclure : « Je parie que le prochain Tarantino ira chez Netflix. »

À voir… Les périodes de crise présentent cet avantage notable de stimuler la création. Dix ans après son pamphlet prophétique sur les moeurs impitoyables d'Hollywood, Bambi vs. Godzilla, le dramaturge américain David Mamet a tiré une pièce de théâtre de la chute d'Harvey Weinstein. « Il y a là un filon : il y aura bientôt un biopic », parie déjà un producteur. Tout se recycle à Hollywood.

Les restes de la Weinstein Company repris par Lantern Capital

Avant sa mise en faillite, la vente de la Weinstein Company à un groupe d'investisseurs piloté par une ancienne membre de l'équipe Obama avait capoté le 14 mars. Du coup, The Weinstein Company a été placée sous le chapitre 11 des faillites, comme Orion Pictures en 1991 ou la Metro Goldwyn Mayer (MGM) en 2010. Le juge des faillites a désigné, le 1ermai, Lantern Capital Partners, un fonds de Dallas créé par des anciens dirigeants de Cerberus et Glencore, comme repreneur potentiel de la société pour 310 millions de dollars (plus 115 millions de reprise de dettes). Outre son catalogue de 277 films, The Weinstein Company compte encore plusieurs films importants dans les tuyaux : The Upside (un remake d'Intouchables avec Nicole Kidman), The Current War (avec Benedict Cumberbatch) ou Hotel Mumbai (avec Armie Hammer, sur l'attaque du Taj Mahal Palace Hotel en 2008). L'offre de Lantern Capital reste soumise au feu vert des créanciers.

Le nouveau buzz Tarantino

Une distribution en or et un budget élevé (100 millions de dollars) suffiraient déjà à éveiller la curiosité, mais le prochain Tarantino touche aussi à un sujet brûlant : l'assassinat en 1969 de Sharon Tate, l'épouse de Roman Polanski enceinte de huit mois, par des membres de la secte dirigée par Charles Manson. Faute de pouvoir compter sur Harvey Weinstein, qui appelait parfois sa maison « the House that Quentin built », l'auteur de Pulp Fiction et Kill Bill a dû se trouver un nouveau producteur : Sony Pictures. Le neuvième film de Tarantino est d'autant plus attendu qu'il a toujours dit qu'il s'arrêterait après le dixième. En préparation depuis cinq ans, il aura pour titre Once Upon a Time in America et racontera « l'histoire d'un Hollywood qui n'existe plus ». À l'affiche Brad Pitt, Leonardo DiCaprio et Margot Robbie (Moi, Tonya) dans le rôle de Sharon Tate. Sortie mondiale prévue en août 2019.

Les Weinstein, un palmarès saisissant

1989 : Sexe, mensonges et vidéo (1), de Steven Soderbergh : première Palme d'or des Weinstein.1993 : La Leçon de piano (2), de Jane Campion, Palme d'or. Seule femme à l'avoir reçue.1994 : Pulp Fiction (3), de Quentin Tarantino, Palme d'or.1996 : Le Patient anglais, d'Anthony Minghella remporte neuf Oscars.1999 : La vie est belle (4), de Roberto Benigni : Oscars du film étranger et du meilleur acteur.2004 : Aviator, de Martin Scorsese : Oscar pour Cate Blanchett.2008 : Vicky, Cristina, Barcelona, de Woody Allen : Oscar pour Penélope Cruz.2009 : Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino : Oscar pour Christoph Walz.2010 : Le Discours d'un roi, de Tom Hooper : 4 Oscars. 2011 : The Artist (5), de Michel Hazanavicius : 5 Oscars, dont celui de Jean Dujardin.2015 Carol (6), coproduit avec Killer Films : 6 Oscars, dont celui de Cate Blanchett.

Pierre de Gasquet

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