Publicité

GE va imposer un nouveau plan social aux ex-Alstom

L'industriel américain a présenté un projet en comité d'entreprise européen portant sur 4.500 postes. La France serait épargnée.

Par Véronique Le Billon

Publié le 5 déc. 2017 à 18:11

La déclinaison concrète de la cure d'austérité annoncée par le nouveau PDG de General Electric (GE) John Flannery est en marche. Selon une source syndicale, le groupe américain a présenté un projet de 4.500 suppressions de postes en Europe, sur le seul périmètre des activités Energie d'Alstom, acquises fin 2015 par l'industriel. Les représentants du personnel étaient réunis, ces lundi et mardi, en comité d'entreprise européen (IRS).

« Compte tenu des défis actuels dans le secteur de l'énergie et d'une baisse importante des commandes, GE Power revoit actuellement ses activités », a réagi la direction de GE en France. « Nous avons présenté notre projet au comité d'entreprise européen représentant les anciens employés d'Alstom, mais nous ne sommes pas en mesure de partager plus de détails à ce stade ».

GE, dont la note de solvabilité financière a été abaissée lundi par l'agence Standard & Poor's, a vu son cours de bourse divisé par deux en un an. Le 13 novembre, John Flannery a annoncé un programme de réduction du dividende, un recentrage autour de trois pôles (aéronautique, santé et énergie), représentant la moitié des 300.000 salariés actuels, et des économies passant par des milliers de suppressions de postes. Il a par ailleurs critiqué l'acquisition d'Alstom par son prédécesseur, Jeff Immelt fin 2015, jugée « très décevante ».

Suisse, Allemagne et Royaume-Uni

Publicité

Ces projets de suppressions de postes ne représentent qu'une part de la division GE Power, qui comprend également des activités dans les turbines à gaz ou la conversion d'énergie. Ils ne concernent pas non plus les énergies renouvelables, selon une source.

Au sein des anciennes activités d'Alstom, les suppressions de postes viseraient principalement trois pays, selon une source syndicale : la Suisse (1.200 à 1.300), l'Allemagne (1.000 à 1.050) et le Royaume-Uni (650-670). La France ne serait en revanche pas concernée.

Au lendemain des annonces de John Flannery, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait assuré devant les sénateurs que «  (réseau, énergies renouvelables et nucléaire, NDLR) ne sont pas concernées par les restructurations annoncées par le nouveau président de GE ».

Les activités de GE en France sont encore protégées par l'accord signé entre GE et l'Etat autour de la promesse du premier de créer 1.000 emplois nets supplémentaires d'ici fin 2018. Un engagement qui paraît déjà de plus en plus difficile à tenir, compte tenu du premier plan social et de celui annoncé dans l'hydraulique à Grenoble - avec 350 suppressions de postes prévues . Début 2016, GE avait déjà annoncé 6.500 suppressions de postes (dont 765 en France, finalement ramenées à moins de 590), ce qui représentait à l'époque près de 20 % des effectifs.

« Offrir des perspectives claires »

« Le meilleur gage de la tenue des engagements de GE, c'est de lui offrir des perspectives claires tant d'un point de vue fiscal qu'en termes de politique énergétique », indiquait Bruno Le Maire mi-novembre aux sénateurs. Tandis que certains syndicats évoquent la possibilité d'une prolongation de l'accord entre l'industriel et l'Etat, « nous sommes concentrés sur le respect des engagements de GE », indique l'entourage du ministre.

Les parlementaires maintiennent aussi la pression sur l'exécutif, avec la création d'une commission d'enquête parlementaire chargée « d'examiner les décisions de l'Etat en matière de politique industrielle ». Les syndicats de l'ex-Alstom doivent être auditionnés ce mercredi.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité