Chez McDo, pas de burgers pour les sans-abri ?
Que s’est-il exactement passé, le samedi 25 juillet, devant le McDonald’s de Hyères ? Un incident impliquant des sans-abri a conduit à l’affichage, les jours suivants, d’une note interne destinée aux salariés, dans leur salle de repos.
Signée de « la direction », elle indique qu’il est « formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards », notamment les repas dont bénéficient gracieusement les salariés. Il s’agit d’un « avantage en nature personnel [qui] ne doit profiter qu’au salarié en question. McDonald’s n’a pas vocation de nourrir tout (sic) les affamés du territoire ». Et le document se termine par une menace explicite de licenciement pour les salariés qui enfreindraient la consigne.
Mise en ligne par le rédacteur en chef de 60 Millions samedi 8 août au soir, la note interne a affolé Twitter et Facebook : de nombreux consommateurs s’offusquent de voir l’enseigne qu’ils fréquentent manquer à ce point de solidarité.
Le spectre du gaspillage
L’émoi des internautes dans cette affaire fait aussi écho à celui dont ont été l’objet les grandes surfaces, il y a quelques mois. Elles ont été accusées de verser de l’eau de Javel sur les produits invendus pour éviter leur récupération, dans les poubelles, par les sans-abri. Une loi destinée à limiter ce gaspillage a été adoptée. Mais s’agit-il vraiment des mêmes pratiques ?
L’incident à l’origine de l’affaire d’Hyères a eu lieu devant le McDonald’s. « Il y a eu un conflit avec un chien et deux hommes alcoolisés qu’on ne connaissait pas », raconte un membre de l’équipe présent ce soir-là. Un salarié leur a offert son burger, ce qui aurait exaspéré la direction, celle-ci craignant que cet acte attire d’autres sans-abri.
Les plates excuses de McDo
Jointe par 60 Millions, la direction de McDonald’s France reconnaît que cette note interne, désormais retirée, relevait de la maladresse. L’enseigne présente ses excuses aux personnes choquées et indique qu’elle « a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction » (voir le communiqué complet ci-contre).
Toutefois, McDonald’s France n’a pas répondu à notre question de savoir si, oui ou non, les salariés ont le droit de partager leurs hamburgers gratuits avec des nécessiteux.
« Le sourire des personnes à qui je donnais mon repas n’avait aucun prix, témoigne le salarié qui avait donné son repas, joint par “60 Millions”. Le monde ne tourne vraiment pas rond. »
Lionel Maugain, avec Thomas Laurenceau
La réaction de McDonald’s France
« Suite à un incident grave avec deux sans-abri le soir du 25 juillet devant le McDonald’s d’Hyères, le restaurant a affiché des consignes pour prévenir ces incidents et préserver la sécurité de ses clients. Le procédé et la formulation se révélant maladroits, la direction du restaurant a donc très rapidement retiré l’affiche. McDonald’s se joint au restaurant pour présenter ses excuses à toutes celles et ceux que cette affiche a pu choquer, et rappelle que l’enseigne a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction. »
Posté par patricia s
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