Certains projets scientifiques actuels ou passés peuvent entretenir la confusion et sont parfois également interprétés par les partisans de la théorie conspirationniste comme des preuves de leurs croyances. Il s’agit de la bio ou géo-ingénierie, de l’ensemencement de nuages ou encore du projet HAARP.
La géo-ingénierie
La géo-ingénierie, c’est le nom donné aux sciences et techniques qui visent à modifier délibérément le climat de la planète, notamment en vue d’en prévenir le réchauffement.
On peut citer par exemple des concepts où des avions émettraient des substances qui pourraient bloquer la lumière avant que celle-ci n’atteigne la surface terrestre. Il est aussi question d’injecter des aérosols dans la stratosphère ou de fertiliser les océans pour favoriser la prolifération du plancton afin de diminuer les effets du réchauffement climatique.
Si ces quelques projets existent, ils sont en phase de test ou restent au stade de la théorie et font effectivement l’objet de débats éthiques au sein de la communauté scientifique. La géo-ingénierie est par ailleurs un sujet régulièrement traité par la science-fiction, car il y a à la fois des aspects prometteurs du point de vue scientifique mais aussi des risques qui sont soulevés.
L’ensemencement des nuages
Une autre technique est utilisée par les partisans de la théorie des "chemtrails" pour l’expliquer : c’est l’ensemencement des nuages. Cette technique consiste à créer de la pluie artificiellement en injectant différentes substances (aérosols, petites particules de glace, iodure d’argent ou azote liquide) dans les nuages. Cette technique est utilisée par différents pays pour : disperser le brouillard, diminuer la grosseur des grêlons, augmenter la quantité de précipitations ou faire pleuvoir avant une cérémonie ou un événement.
Les Jeux olympiques de Pékin en 2008 sont l’exemple le plus célèbre de "l’ensemencement de nuages", où le procédé a été utilisé pour empêcher la pluie de tomber sur les sites olympiques. Il est à noter cependant que ce procédé reste très marginalement utilisé.
Le projet HAARP
Le projet HAARP pour High-frequency Active Auroral Research Program, que l’on peut traduire par "Programme de recherche dans le domaine des hautes fréquences appliquées aux aurores boréales", est un programme de recherche scientifique sur la ionosphère mené par diverses parties liées aux armées américaine et du Royaume-Uni et qui a été lancé dans années 1990.
L’objectif du programme : "Établir une meilleure compréhension des caractéristiques et du comportement de cette couche supérieure de l’atmosphère, notamment pour améliorer le contrôle des systèmes de communication et de surveillance". Il s’agit donc de scruter le ciel pour mieux connaître le plan de vol des missiles ennemis, notamment russes et nord-coréens.
Un objectif clair, mais qui éveille cependant la suspicion des complotistes. Selon eux, il y aurait derrière l’idée de ce programme, la volonté de développer la possibilité de mener des "guerres climatiques", voire de manipuler mentalement des individus à distance et à leur insu grâce à l’envoi d’ondes ELF (extrêmement basse fréquence) de forte puissance.
Les recherches militaires ont été stoppées en 2014, et ont depuis été transférées en 2015 sous l’autorité civile de l’Université d’Alaska. Le projet HAARP aurait pu effectivement devenir un sujet d’inquiétude, mais le projet ne semble pas avoir fait usage d’un grand nombre d’avions et n’a pas reçu le niveau de financement qui aurait été nécessaire à une opération d’envergure à l’échelle des allégations que l’on peut lire au sujet des chemtrails, estime Greenpeace.
Si manipuler le climat était aussi simple, la Californie ne connaîtrait pas la plus grande sécheresse de son histoire, comme c’est le cas depuis plusieurs années déjà… Il y a aussi, la convention Enmod, ratifiée par les Nations unies en 1976, qui interdit formellement tout recours et toute recherche sur des armes visant à modifier l’environnement.
Par ailleurs, l’université d’Alaska organise chaque année une journée portes ouvertes au mois d’août afin de montrer au public qu’elle travaille en toute transparence, et cela afin de contrer les différentes thèses complotistes développées autour du programme HAARP.