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Plan concerté entre les Etats et la BCE pour sauver l'euro

La BCE préparerait une opération conjointe avec les Etats susceptible de limiter l'envolée des taux d'intérêt de l'Espagne, mais aussi de l'Italie.

Par  (Sao Paulo, correspondante), et Claire Gatinois et Philippe Ricard

Publié le 27 juillet 2012 à 12h14, modifié le 27 juillet 2012 à 17h14

Temps de Lecture 3 min.

Le président de la BCE et les principaux dirigeants de la zone euro ont multiplié les contacts ces derniers jours.

La Banque centrale européenne (BCE) ne mènera pas seule la "grande bataille" pour sauver l'euro. Elle préparerait, selon nos informations, une action concertée avec les Etats. Jeudi 26 juillet, Mario Draghi, président de l'autorité monétaire européenne a tenu des propos forts, mais ambigus. "Dans le cadre de mon mandat, a-t-il dit, depuis Londres, la BCE sera prête à tout pour préserver l'euro." Ajoutant, énigmatique : "Croyez-moi, ce sera suffisant."

Même s'il faudra encore quelques jours, voire quelques semaines, pour finaliser le dispositif en question, la BCE préparerait une opération concertée avec les Etats susceptible de limiter l'envolée des taux d'intérêt de l'Espagne, mais aussi de l'Italie.

Le président de la BCE et les principaux dirigeants de la zone euro ont multiplié les contacts ces derniers jours. Les tractations devaient se poursuivre dans la journée de vendredi. Un entretien téléphonique entre François Hollande et la chancelière allemande, Angela Merkel, est prévu pour 13 h (heure de Paris).

Jeudi, les investisseurs ignoraient exactement quels outils seraient déployés. Mais, à défaut d'une action politique rapide, ils ont imaginé pouvoir compter sur une opération monétaire efficace. "Il y une phrase importante qu'a dite M. Draghi, c'est ce 'croyez-moi. ce sera suffisant'", pointe Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank. "La BCE peut sortir un bazooka", prédit-il.

Quelques minutes après les propos du patron de la BCE, les taux des emprunts espagnols à dix ans retombaient déjà sous le seuil de 7 % après leur record à plus de 7,5 % mercredi. Tandis que les dettes italiennes de même échéance rebasculaient vers 6 % contre plus de 6,5 % quelques heures plus tôt.

SURVEILLANCE ALLÉGÉE

Dans un premier temps, l'idée est, selon différentes sources, d'actionner le Fonds européen de stabilité financière (FESF), ou son successeur à partir de septembre, le Mécanisme européen de stabilité (MES), afin d'acheter de la dette émise par Madrid, ou Rome, sur le marché primaire. Autrement dit de permettre à ces Etats de se financer à un coût raisonnable.

A ce moment-là, la BCE relancerait son programme de rachat d'obligations sur le marché secondaire, celui où s'achètent et se vendent les emprunts déjà émis pour éviter que les taux ne s'envolent. "La BCE n'ira pas sans les gouvernements : elle agira s'ils sont prêts à actionner les fonds de secours", décrypte un responsable européen. Voilà pour l'urgence.

Reste un écueil : convaincre l'Espagne de faire appel à l'aide des fonds européens. Une option que Mariano Rajoy, le chef de gouvernement espagnol, a jusqu'ici refusée, de peur de voir son pays basculer sous la tutelle de ses bailleurs de fonds. Un programme intermédiaire, avec une surveillance allégée et contraintes d'assainissement budgétaires plus souples pourrait être envisagé en bonne entente avec l'Espagne, glisse-t-on à Bruxelles.

Dans un second temps, l'action de la BCE et des Etats pourrait prendre une forme plus spectaculaire. ll serait alors question d'accorder une licence bancaire aux fonds de secours européens. Et ainsi de leur faire bénéficier d'une sorte de garantie auprès de la BCE permettant d'augmenter leur puissance de feu. Avec cette option, les Etats en difficultés auraient accès à un robinet quasi intarissable de liquidités.

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Mais à Berlin et dans les pays du Nord, ultra-orthodoxes, cette idée peut choquer : elle brise un tabou en permettant à la BCE de financer les Etats, ce qui est contraire aux traités. Même si la BCE a une excuse – assurer l'avenir de l'euro – cette ligne rouge sera sans doute délicate à franchir.

Reste donc à espérer que M. Draghi n'a pas parlé trop vite. "Avec cette crise qui n'en finit pas, nous sommes devenus comme Saint-Thomas, on attend de voir pour croire", prévient, indique Philippe Waechter, responsable de la recherche économique chez Natixis AM.

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