Thierry Braillard : « L'Euro 2016 sera bénéfique pour l'économie et pour l'emploi »
Thierry Braillard (Secrétaire d'Etat aux Sports)
Par Christophe Palierse, Denis Fainsilber
Atrente jours du match inaugural de l'Euro 2016 de football, France-Roumanie, le Premier ministre, Manuel Valls, tient mardi soir à Matignon une réunion de synthèse avec ses ministres concernés. Thierry Braillard, le secrétaire d'Etat aux Sports, considère que « tous les signaux sont au vert ».
Le Tribunal arbitral du sport a confirmé la suspension de Michel Platini comme président de l'UEFA. L'Euro sans lui, n'est-ce pas dommage ?
C'est dommage, mais c'est possible. Et cela n'enlève pas toute la considération que je lui porte. Cela étant, je m'en remets à la décision du tribunal. Je n'ai pas à la commenter.
Quelles seront finalement les retombées de l'Euro sur l'économie nationale ?
Cette manifestation sera bénéfique pour l'économie française et pour l'emploi. Selon le Centre de droit et d'économie du sport (CDES), il y aura 1,24 milliard d'euros de surcroît d'activité pour l'Etat et les entreprises françaises. En termes d'emplois, après la phase de construction et d'extension des stades qui a engendré environ 500.000 heures de travail, au moment où je vous parle, Pôle emploi a recensé 4.000 postes à pourvoir dans les transports, l'hôtellerie, la restauration ou l'événementiel. En outre, 5.000 personnes seront embauchées pour assurer la sécurité des stades et des « fans zones », au côté des forces publiques, dont quelques-unes restent encore à recruter.
Selon l'UEFA, les ventes de places avec prestations pour les VIP sont en deçà des attentes. Cela vous préoccupe-t-il ?
A mon sens, tout va s'arranger dans les trente jours qui viennent. Globalement, il y a deux matchs sur cinquante et un pour lesquels les stades ne sont pas encore remplis. Je ne suis pas inquiet. Les conditions économiques de cet Euro ne seront pas modifiées.
N'est-ce pas lié à des inquiétudes sur les conditions de sécurité ?
Le ministre de l'Intérieur est mobilisé depuis des mois. La sécurité sera maximale. Au-delà de ses assurances, il faut surtout penser maintenant à l'effet festif de la manifestation et que l'ensemble du territoire s'approprie cet événement, pas seulement les habitants des villes hôtes. L'Etat a d'ailleurs lancé deux opérations, « Carton bleu » et « Tous prêts ! », afin de distribuer 20.000 places sociales à des jeunes en métropole et en outre-mer.
Ces dix villes auront-elles toutes leur « fans zone » ?
Oui, il y aura bien une « fans zone » pour chacune d'entre elles, qui sera un lieu de convivialité. Une ou deux auront des conditions d'ouverture plus limitées. Je pense à Toulouse, où un site autre que la place du Capitole est finalement utilisé. Je rappelle qu'en dehors de ces « fans zones », les rassemblements devront avoir lieu dans des espaces fermés et sécurisés, conformément aux instructions ministérielles. Un recensement de ces initiatives par les préfets est en cours.
S'agissant des emplois, combien seront pérennes ?
Il y aura un bilan de l'Euro 2016. Le ministère des Sports vient de désigner pour ce faire le CDES et le cabinet de conseil Keneo.
Ce bilan alimentera-t-il la réflexion pour Paris 2024 ?
Oui, tout à fait. L'Euro est un test grandeur nature. La France va accueillir le monde entier.
Denis Fainsilber Christophe Palierse